LES
JARDINS COLLECTIFS NANTAIS
Pour
comprendre ces jardins dans la ville, nous nous sommes rendus au parc
de la Moutonnerie, où Mme SIMON GUERHANE, responsable de ce jardin,
nous a présenté les jardins, les cultures et l'organisation des
parcelles. Nous avons aussi discuté avec deux jardiniers présents : un
retraité habitant le cœur de Nantes et une jeune plasticienne.
Les
jardins collectifs sont des espaces verts créés dans des lieux
inoccupés (des friches, des d'anciennes entreprises,...) et mis a la
disposition de personnes voulant avoir accès à une parcelle de terre.
Les jardins nantais sont régis par une charte qui promeut la
pratique de la culture biologique. Un non respect de cette charte ou
un non-entretien de la parcelle amène au retrait de celle-ci.
Cette
charte est basée sur le respect de la biodiversité, ainsi doit-on :
- Préserver les ressources en eau : limitation d'usage des engrais chimiques (qui contiennent de l'azote, principalement pollution de nos cours d'eau), modalité d’arrosage décidés au sein de chaque site (période autorisée,...), accès pour chaque parcelle à un récupérateur d'eau individuel de 1000L.
- Préserver la terre : interdiction d'usage de herbicides et de pesticides, accès à un composteur individuel ou collectif selon les jardins, recommandation de l'usage des engrais verts (moutarde, goémon,...) .
- Aider au retour de la biodiversité (faune et flore) : installer des ruches dans certains jardins, semer des plantes qui attirent les abeilles pour favoriser la pollinisation de la parcelle.
Le
jardin est entretenu par les agents de la mairie de Nantes pour les
espaces publiques et par les jardiniers pour les parcelles privées.
Ces derniers améliorent leur parcelle, qui ne leur sont pas
indispensables, mais qui deviennent une source de
détente, où ils ont plaisir à se rendre même l'hiver, en témoigne
les personnes avec qui nous avons échangé.
Ils
se réunissent aussi ponctuellement pour traiter des aménagements et
autres décisions relatives au fonctionnement et à l’organisation
du jardin, ou simplement pour se rencontrer, partager un repas,...
La
convivialité est donc de mise durant ces réunions, et les personnes
que nous avons rencontrés nous ont rapportés que malgré quelques
uns qui restent discrets, l'entente au sein du jardin est très
bonne.
Le
jardin accueille toute sortes de personnes et de cultures : un
couple de méditerranéens, au jardin caractéristique des produits
du sud, une artiste solitaire fanatique de la lavande, qui plantent
peu de légumes, source d'agacement de ses voisins, un bénévole
des « restos du cœur », cultivant de nombreux légumes
pour l'association susdite, une personne handicapée, des retraités,
des familles, des artistes,...
Peu
de gens cultivent pour vivre car il est dur de subvenir à ses
besoins avec un jardin de cette taille mais les parcelles sont
principalement semées de produits comestibles.
Les
jardiniers possèdent leur propre matériel , qu'ils gardent
dans leur cabane. Seul la tondeuse est un investissement collectif,
du fait des surfaces peu étendues de gazon. Malgré tout, les
jardiniers sont solidaires et n'hésitent pas à s’entraider.
Les
cabanes sont individuelles et aménagées de sorte à ce qu'on ne
puisse pas dormir dedans.
Les
parcelles sont entourées de haies et sont fermées par des portillons. Elles sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant, quand le terrain
est assez stable. Elles sont aménagée de façon différentes même
si on retrouve souvent des allées dessinées.
Le
jardin doit cependant signaler quelques vols de mobilier (cloches en
verre, barrières,...) et de récoltes, probablement par des
personnes dans le besoin. Face à ceci, certains jardiniers protègent
leur parcelle par des buissons épineux pour éviter les intrusions.
Enfin
quelques anecdotes :
- Une partie du jardin connaît une invasion de chat dû à une dame qui les nourris. Les jardiniers sont toujours a sa poursuite …
- Le retraité nous a confié préférer laisser monter en graines ses choux quand il sont trop vieux plutôt que de les manger, ils servent ainsi à meubler son jardin.
- Pour une meilleure nutrition de la terre et éviter son appauvrissement, les jardiniers laissent les parties cultivés en jachère et pratiquent la rotation des cultures.
- Nantes compte aujourd'hui 997 jardins collectifs, ce qui est peu en comparaison de Strasbourg qui en accueille 4800.
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